L’histoire des relations entre personnes du même sexe est complexe et nuancée. Bien que les sociétés occidentales modernes aient tendance à encadrer la sexualité dans des catégories binaires de « hétérosexuel » et « homosexuel », les cultures du passé étaient souvent plus fluides et moins définies par la sexualité. Le Moyen Âge, en particulier, offre un aperçu fascinant de la façon dont les relations entre personnes du même sexe étaient comprises et vécues dans un contexte social et religieux différent.
L’une des formes les plus intrigantes d’union entre personnes du même sexe au Moyen Âge était l’adelphopoiesis, un rituel religieux qui créait un lien spirituel et symbolique entre deux personnes, généralement, mais pas toujours, du même sexe. Le terme « adelphopoiesis » vient du grec et signifie littéralement « faire un frère » ou « faire une sœur ». Ce rituel, largement pratiqué dans l’Église catholique médiévale, impliquait une cérémonie où deux personnes se juraient fidélité et soutien mutuel, se promettant de vivre comme des frères ou des sœurs spirituels.
Les origines et les motivations de l’adelphopoiesis
L’adelphopoiesis trouve ses racines dans le christianisme primitif, où la notion de fraternité et de sororité spirituelle était fortement valorisée. Les premiers chrétiens étaient encouragés à considérer tous les membres de leur communauté comme des frères et des sœurs en Christ, transcendant les divisions sociales et les différences de genre. Les Écritures saintes elles-mêmes fournissent des exemples de relations profondes et intimes entre des hommes et des femmes, comme la relation entre Jésus et Marie-Madeleine.
Au Moyen Âge, l’adelphopoiesis a pris une nouvelle signification et une nouvelle importance. À cette époque, la société était profondément hiérarchisée et les relations sociales étaient régies par des règles strictes. La famille, la communauté et les liens de sang jouaient un rôle crucial dans la vie des individus. L’adelphopoiesis offrait une alternative à ces structures sociales, permettant aux personnes de créer des liens de fraternité et de sororité spirituelles indépendamment de leur statut social, de leur origine ou de leur sexe.
Plusieurs motivations sous-tendent la pratique de l’adelphopoiesis. Pour certains, elle était un moyen de trouver un soutien et une protection dans un monde souvent hostile et imprévisible. Les voyageurs, les pèlerins et les personnes sans famille pouvaient trouver réconfort et sécurité dans la compagnie d’un frère ou d’une sœur spirituel. Pour d’autres, l’adelphopoiesis était un moyen de partager des valeurs spirituelles, de se soutenir mutuellement dans leur quête de sainteté et de se préparer à la vie après la mort. La proximité physique et émotionnelle entre les frères et sœurs spirituels était souvent considérée comme un moyen de se rapprocher de Dieu et de vivre une vie plus pieuse.
Les aspects rituels et symboliques de l’adelphopoiesis
L’adelphopoiesis était un rituel complexe qui impliquait plusieurs étapes symboliques. La cérémonie se déroulait généralement dans une église ou un monastère, en présence d’un prêtre ou d’un évêque. Les deux personnes qui souhaitaient se lier par l’adelphopoiesis se tenaient l’une en face de l’autre, les mains jointes, et se juraient fidélité et soutien mutuel; Ils se promettent de se soutenir dans leurs moments de besoin, de prier les uns pour les autres et de se présenter comme des frères ou des sœurs spirituels devant Dieu et devant les hommes.
Le rituel comportait souvent des éléments symboliques, comme l’échange d’objets religieux, comme des chapelets ou des médailles, ou la signature d’un document attestant de leur lien spirituel; L’adelphopoiesis était considérée comme un sacrement, un acte sacré qui créait un lien indissoluble entre les deux personnes. Après la cérémonie, les frères et sœurs spirituels étaient censés se soutenir mutuellement dans leur vie quotidienne, se rendre visite régulièrement et se rappeler de leur promesse de fidélité et de soutien.
L’adelphopoiesis et la sexualité
La question de la sexualité dans l’adelphopoiesis est complexe et fait l’objet de débats parmi les historiens. Certains chercheurs soutiennent que l’adelphopoiesis était une forme de « mariage spirituel », qui impliquait une intimité physique et émotionnelle, y compris des relations sexuelles. Ils pointent du doigt les nombreux témoignages et récits qui décrivent des relations intimes entre des frères et des sœurs spirituels, ainsi que les liens étroits qui existaient entre certains monastères et les pratiques homosexuelles.
D’autres historiens soutiennent que l’adelphopoiesis était une relation purement spirituelle, sans aucune connotation sexuelle. Ils argumentent que la culture médiévale était profondément religieuse et que les relations entre personnes du même sexe étaient généralement interprétées dans un contexte spirituel, plutôt que sexuel. Ils soulignent que l’adelphopoiesis était un moyen de se rapprocher de Dieu et de vivre une vie plus pieuse, et qu’elle n’était pas destinée à satisfaire des désirs charnels.
Il est important de noter que la culture médiévale était différente de la nôtre et que les notions de genre et de sexualité étaient souvent plus fluides. Les catégories binaires de « hétérosexuel » et « homosexuel » n’existaient pas de la même manière qu’aujourd’hui. Les relations entre personnes du même sexe étaient souvent considérées comme des expressions d’amitié, de dévotion, de spiritualité ou de camaraderie, plutôt que de sexualité. L’adelphopoiesis, en tant que forme d’union spirituelle entre personnes du même sexe, s’inscrit dans cette perspective.
L’adelphopoiesis et la culture médiévale
L’adelphopoiesis était une pratique courante au Moyen Âge, particulièrement dans les milieux religieux. Les monastères et les couvents étaient des lieux privilégiés pour la formation de liens spirituels entre personnes du même sexe. De nombreux saints et saintes médiévales avaient des frères et sœurs spirituels, et leurs relations étaient souvent célébrées comme des exemples de sainteté et de dévotion.
L’adelphopoiesis a également joué un rôle important dans la vie sociale des personnes laïques. Les familles nobles et les familles bourgeoises pratiquaient souvent l’adelphopoiesis pour renforcer leurs liens et leurs alliances. Les frères et sœurs spirituels pouvaient se soutenir mutuellement dans leurs affaires, leurs voyages et leurs projets. L’adelphopoiesis était un moyen de créer un réseau de soutien et de solidarité au sein de la société médiévale.
L’adelphopoiesis a contribué à façonner la culture médiévale en offrant un espace pour l’expression de l’amitié, de la dévotion et de l’intimité entre personnes du même sexe. Elle a permis aux individus de créer des liens spirituels et affectifs qui transcendant les structures sociales et les normes de genre de l’époque. L’adelphopoiesis témoigne de la complexité et de la diversité des relations humaines, et de la façon dont les sociétés du passé ont compris et vécu la sexualité et l’intimité de manière différente de la nôtre.
L’adelphopoiesis dans l’histoire
L’adelphopoiesis a été documentée dans de nombreux écrits historiques et religieux. Parmi les exemples les plus connus, on peut citer la relation entre sainte Catherine de Sienne et son frère spirituel, Raymond de Capua, ou encore la relation entre sainte Thérèse d’Avila et son frère spirituel, Jean de la Croix. Ces relations étaient considérées comme des exemples de sainteté et de dévotion, et elles ont contribué à diffuser la pratique de l’adelphopoiesis dans l’Église catholique.
L’adelphopoiesis a perduré pendant plusieurs siècles, mais elle a progressivement décliné à partir du XVIe siècle. La Réforme protestante a remis en question la pratique de l’adelphopoiesis, et les autorités ecclésiastiques ont commencé à la restreindre, craignant qu’elle ne conduise à des abus et à des scandales. L’adelphopoiesis a finalement disparu au cours du XVIIe siècle, mais elle a laissé une trace durable dans l’histoire de la religion et de la culture occidentale.
L’adelphopoiesis et les études queer
L’adelphopoiesis a récemment suscité un regain d’intérêt de la part des historiens et des chercheurs en études queer. Elle est considérée comme un exemple fascinant de la façon dont les sociétés du passé ont compris et vécu la sexualité et l’intimité de manière différente de la nôtre. L’adelphopoiesis offre un aperçu de la fluidité des catégories de genre et de sexualité au Moyen Âge, et elle montre que les relations entre personnes du même sexe ont toujours existé et qu’elles ont joué un rôle important dans la vie sociale et spirituelle des individus.
L’étude de l’adelphopoiesis permet de déconstruire les notions essentialistes de l’identité sexuelle et de remettre en question les catégories binaires de « hétérosexuel » et « homosexuel ». Elle nous incite à considérer les relations entre personnes du même sexe dans un contexte historique et culturel plus large, et à reconnaître la diversité des expressions de l’amour, de l’amitié et de la dévotion au fil du temps.
Conclusion
L’adelphopoiesis, l’union médiévale entre personnes du même sexe, est un témoignage fascinant de la complexité et de la fluidité des relations humaines au Moyen Âge. Ce rituel religieux a permis aux individus de créer des liens spirituels et affectifs qui transcendant les structures sociales et les normes de genre de l’époque. L’adelphopoiesis offre un aperçu précieux de la façon dont les sociétés du passé ont compris et vécu la sexualité et l’intimité, et elle nous incite à remettre en question les catégories binaires et les notions essentialistes qui dominent souvent notre compréhension de l’histoire et de la culture.
L’étude de l’adelphopoiesis est essentielle pour comprendre la diversité des expressions de l’amour, de l’amitié et de la dévotion au fil du temps. Elle nous rappelle que les relations entre personnes du même sexe ont toujours existé et qu’elles ont joué un rôle important dans la vie sociale et spirituelle des individus, même dans des sociétés qui étaient souvent hostiles à l’expression de l’homosexualité;
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